Beaucoup d'entre vous ne savent pas ce qu'est le syndrome d'asperger pourtant sans le savoir vous suivez les aventures de certains de mes semblables à travers les séries télés depuis plusieurs années. En effet, sans le dire ouvertement, les scénaristes glissent des personnalités aspergers dans des seconds voir même des premiers rôles.
Selon les séries ils peuvent être des personnages humoristiques, tragiques ou inquiétants. Ils intriguent par leur vision décalé de la société et leurs capacités d'analyses exceptionnelles. Dans la quasi totalité des cas ils se voient affliger de troubles obsessionnels, de névroses diverses et variées et sont souvent au bord du gouffre psychologiquement parlant.
Tantôt il peuvent être marrant (souvent à leur dépend), odieux ou détachés avec les autres mais dans tout les cas ou presque ce sont des génies ou tout au moins des individus avec une capacité d'analyse hors du communs.
Les marrants :
Le premier qui me vient à l'esprit, et ce même si cela peut surprendre, c'est
Mister Bean. Je retrouve dans ce personnage de clown triste et un peu méchant beaucoup de travers propres aux aspies. Il vit dans son monde sans vraiment comprendre ce qui l'entoure. Il trouve des solutions décalées et risibles aux problèmes qu'il rencontre. Il ne parvient pas à être en phase avec ceux qui l'entourent et fait preuve d'une naïveté quasi enfantine.
Je citerais deux autres exemples de personnages plus moderne avec Sheldon Cooper de Big Bang Theory et Abed Nadir de Community. Sheldon Cooper est un génie hautain imbu de sa personne et persuadé d'avoir toujours raison. Abed Nadir est un personnage plus autistique assez touchant dans sa naïveté et sa crédulité.
Pour l'instant, le reproche que je ferais est que l'on rie des personnages et non pas avec eux.
Les enquéteurs :
C'est la catégorie la plus fournie.
Historiquement je la ferais remonter à Sherlock Holmes qui clairement était un modèle de personnalité asperger avant l'heure. Conan Doyle a créé un personnage totalement décalés avant même que le docteur Hans Asperger ne mette en évidence le syndrome. Si vous en doutez lisez donc une ou deux des enquêtes du personnage ou regardez un épisode de l’excellent remake moderne de la BBC.
Les séries américaines sont bourrées de personnalités aspergers. Pour n'en citer que quelques unes je dirais :
- Spencer Reid dans Esprits criminels
- Temperance Brenam dans Bones
- Gil Grissom dans Les experts
- Robert Goren dans New York Section Criminelle
Même la télévision française s'y est mise avec le personnage de
Chloé Saint-Laurent dans la série Profilage sur TF1.
On peut également mettre dans cette catégorie le personnage de Gregory House dans la série éponyme. Même s'il s'agit d'histoires médicales le parallèle avec une enquête criminelle est réel. Clairement le personnage de House ne comprend pas ses semblables et ne comprend pas qu'ils puissent s’intéresser à lui. Il mets à nue leurs âmes, leurs secrets et faiblesses et par provocation s'en sert pour les faire souffrir et les faire partir.
Ces personnages sont pour ainsi dire tous basés sur le même modèle ou presque : ils ont un esprit d'analyse extraordinaire, ils peuvent lire les recoins cachés de l'âme humaine mais sont incapable de comprendre leurs proches au quotidien ou des concepts évident pour les autres, ils vivent repliés sur eux même en quasi ermite en faisant fuir ceux qui veulent les aider et surtout ils sont à la limite du point rupture en permanence.
Dans ces séries le mot asperger n'est jamais prononcé mais pour un aspie il est facile de voir quand on créé un personnage basé sur son problème.
Les psychopathes :
La liste est longue, très longue. Il faut dire que le modèle du syndrome d'asperger permet de créer des personnalités inquiétantes de parfait psychopathe.
Personnellement j'en retiendrais deux.
La première est moins connue même si je l'ai trouvé excellente. Il s'agit du personnage d'
Alice Morgan dans la superbe série policière anglaise Luther. Cette série est peu connue en France car ses 10 épisodes n'ont été diffusé en France que sur Canal + en début d'année. Le héros, Luther (incarné à l'écran par Idris Elba) est un inspecteur qui croise le chemin d'une femme tueuse en série qu'il va laisser partir sans l'arrêter et avec qui il va entretenir une relation trouble. Alice, dans cette série, est pour moi clairement une personnalité asperger qui va mettre à profit ses capacités exceptionnelles d'analyses et intellectuelles pour commettre des crimes. Pour elle les meurtres ne sont que des défis intellectuels dont elle s'amuse. Elle n'a pas de tabous et peut commettre des crimes tout naturellement sans saisir l'aspect amoral de la chose.
Le deuxième est lui plus médiatique, et aussi plus américain dans son traitement, à savoir
Dexter. Là encore nous avons affaire à un serial killer dépourvu ou presque d'émotion qui joue à faire semblant afin de paraître normal aux yeux des autres. Ici la série dure depuis plus longtemps ce qui a permis de développer le personnage sur la longueur. J'adore réellement ce personnage dans le quel je m'identifie totalement ou presque (la partie meurtre en moins). J'aime ses monologues et ses réflexion sur la société qui l'entoure. Comme tout bon asperger il a son centre d'intérêt décalé à savoir le meurtre sanglant de serial killer dont il aime conserver pour chacun en guise de trophées une unique goutte de sang sur une lamelle en verre. Au fils de la série et des saisons il arrive à perfectionner sa "machine à faire semblant" jusqu'à paraître plus normal qu'un normal...
Il y a également un personnage qui pour moi est un modèle personnalité asperger à savoir
Spock dans la série Star Trek. Ici ce n'est pas seulement un personnage qui présente des traits de caractères aspies mais carrément une civilisation avec les vulcains. Là encore je pense que Gene Rodenberry le créateur de la série n'avait pas connaissance du syndrome quand il a créé ce personnage à la fin des années 60 mais les parallèles sont nombreux. Ce qui est le plus frappant pour moi en ma qualité d'aspie, c'est qu'ici Spock n'est pas un personnage unique mais au contraire juste un représentant d'une vrai communauté même si la plupart du temps il évolue comme unique vulcain à bord de l'entreprise.
Comme pour tout ce qui passe à la télé, il ne faut pas prendre cette vision du syndrome pour une vérité absolue. Si ces différents personnages compilent des traits de caractères propres aux aspies, ils ne sont que des personnages fantasmés et passés au travers de la lunette déformante des scénaristes neurothypiques.
Il est néanmoins troublant pour moi de trouver autant de semblable à la télé. Je ne me retrouve pas en tous mais certains me touchent beaucoup : House, Dexter, Morgan, Bean ou Holmes.