dimanche 17 février 2013

Watchmen

La sortie en kiosque chez Urban Comics il y a quelques semaines de Before Watchmen, fascicule regroupant une sélection des premiers titres publiés par DC en hommage à la série originale et ce déroulant avant, m'a donné une furieuse envie de relire Watchmen.
Watchmen est un peu le Saint Grall pour le lecteur de comics. C'est une œuvre emblématique qui, il y a un peu plus de 25 ans, a bouleversée la donne dans l'univers des comics américains. Il y a un avant et un après Watchmen. Cette série a fait basculer les comics dans l'âge adulte en proposant une intrigue riche et complexe.
A l'époque de sa sortie la série a été multi récompensé que ce soit par un prix Hugo aux USA  en 1988 ou par le prix de la meilleure œuvre étrangère au Festival de la BD d'Angoulême en 1989. Son influence dépasse même le domaine du comics car le magasine Time l'a inclue dans son classement des 100 meilleurs romans en langue anglaise parus depuis 1923.
A la base le projet n'était pas super sexy. En effet, au début des années 80, DC, l'un des deux plus gros éditeurs de comics aux USA, avait décidé de sortir un titre basé sur un catalogue de personnages issus d'un vieux label de comics des années 40/60 récemment acheté : Charlton Comics.
Le projet a été confié à Alan Moore qui a l'époque n'était pas encore aussi connu. Il avait à son actif les début de la série V pour vendetta et travaillait sur un titre alors mineur Swamp Thing. Très vite sa vision et son génie ont transcendé le projet initial. Il a gardé quelques personnages tout en en changeant les noms et pouvoirs pour les injecter dans son imagination.
L'histoire de Watchmen est complexe. Nous sommes en 1985 dans une Amérique subtilement différente de la notre. Les USA et l'URSS sont au bord du conflit nucléaire. Des justiciers masqués sans super pouvoirs ont fait régner l'ordre des années 40 à 1977, date à laquelle leur activité a été interdite par une loi. Un seul être est réellement doté de super pouvoir qui font de lui un quasi dieu suite à un accident nucléaire : le docteur Manhattan. Sa seule existence bouleverse l'équilibre des forces en les deux super puissances mondiales. Le premier numéro s'ouvre sur l'assassinat d'un de ces anciens héros à la retraite. Cette mort va être le déclencheur d'une crise majeure qui va remettre en service certain de ces anciens héros.
L'histoire est très sombre et torturée. Alan Moore n'est pas un auteur facile et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'est lâché sur ce titre. L'histoire est complexe et comporte plusieurs niveaux de lecture et plusieurs histoires dans l'histoire. Tout est pensé et réfléchi et plusieurs lectures sont nécessaire pour voir et comprendre certaines allusions, indices ou clins d'œil disséminés à travers les 12 numéros.
Dave Gibbons illustre cette histoire. Vu avec le regard d'un lecteur de 2013, le style de Gibbons peut paraître désuet et un peu statique (la structure des planches est composée de cases carrées très figées) mais il n'est pas dénué de charme. Il colle à l'intrigue et lui confère un côté oldie par désagréable un peu comme un bon film en noir et blanc.
Personnellement c'est la troisième fois que je lis cette série. Chaque lecture a été différente et à chaque fois j'ai vécu une expérience nouvelle.
Ma première lecture a eu lieu au début des années 90 avec l'édition de Zenda en 6 volumes. A l'époque je ne l'avais pas apprécié ne comprenant pas l'intrigue touffue et l'histoire terriblement sombre et torturée.
Je l'ai relu au milieu des années 2000, appréciant cette fois ci l'histoire mais bloquant sur l'ambiance.
Cette troisième lecture, 25 ans après la sortie du titre, m'a vraiment conquise. Peut être que j'ai maintenant la maturité et le vécus nécessaire pour appréhender l'œuvre. En tout cas j'ai adoré tout ce que j'ai lu. J'ai pris le temps de lire l'album lentement. Pas plus de deux numéros par jour histoire de les digérer posément.
Je suis curieux de voir ce que donnera une quatrième lecture dans 10 ans...
Pour cette relecture je me suis offert la version 2012 publié par Urban Comics. Il faut dire que ce "jeune" éditeur  a frappé un grand coup en sortant une édition ultime de cette série. Le bébé fait plus de 450 pages, près de  2kg et regroupe les 12 numéros de cette série avec un cahier spécial regroupant des notes de production de Alan Moore ainsi que des dessins de travail de Dave Gibbons. En plus, et c'est non négligeable, le tout est imprimé sur papier mat ce qui convient mieux aux couleurs d'époque que le papier brillant adopté par Panini dans l'édition précédente.
A noter que le comic a connu une adaptation cinématographique en 2009 par Zack Snyder. Comme toute les adaptations de ces œuvres, Alan Moore l'a renié. C'est un peu rude car le film n'était pas si mal même si il faisait l'impasse sur de nombreux aspect (histoire de pirates, intrigues et personnages annexes, supplément de fin de numéro,...).
Comme je le disais au début de l'article, en 2012 DC a lancé une série de comics se déroulant pendant les 40 ans qui précédent Watchmen prénommée Before Watchmen. J'en parlerais dans un prochain message.

samedi 16 février 2013

Celui qui utilisait l'humour comme un outil

Ceux d'entre vous qui ont lu mes précédents articles commencent à mieux me cerner en voyant comment le syndrome d'asperger influes sur ma vie quotidienne et ma façon d'interagir avec les autres.
Beaucoup de personne à qui j'en ai parlé sont surprise que je puisse en être atteint. Une des réflexion qui revient souvent est que ce n'est pas possible parce que j'ai de l'humour. Je ne sais pas si l'humour et le syndrome d'asperger sont antinomiques mais à priori cela le semble pour les neurotypiques. 
Avoir de l'humour suppose deux aspects : savoir recevoir (rire) et savoir donner (faire rire). 
Je ne perçois pas l'humour comme vous. C'est en grande partie une réaction émotionnelle à une situation donnée. Étant en partie dépourvue d'émotion, l'humour est pour moi plus intellectuel qu'autre chose. Il est très rare de me voir rire aux éclats (tout au plus une ou deux fois par an). Je peux rire mais cela reste très limité et bien souvent je simule une réaction joyeuse pour répondre aux attentes de mes interlocuteurs. L'expérience m'a permis de voir qu'il peut être vexant pour quelqu'un de ne pas avoir de retour quand il cherche à faire rire. Donc, un peu comme certaines femmes simulant pour soulager l’ego de leur amant, je simule souvent un amusement même si je je comprend pas le sens de ce que l'autre veut me dire ou si je le trouve stupide. 
L'humour est une des pierres angulaires de ma machine à faire semblant. Sans lui je pense que j'aurais beaucoup de mal à paraître normal. Longtemps je n'ai su le maîtriser et l'ai vécu comme une menace. Je le subissais par le biais des moqueries des enfants de mon âge. Puis un jour j'ai eu le déclic en comprenant comment je pouvais l'utiliser à mon avantage. 
Avoir de l'humour n'est pas venu d'un seul coup cela m'a demandé de l'apprentissage. Il faut en effet acquérir des connaissances culturelles, apprendre ce qui est risible et ce qui ne l'est pas et dans mon cas connaître les gens à qui j'ai à faire. En effet, selon mon niveau de connaissance de l'autre, je peux plus ou moins le faire rire ou à défaut rire avec lui. Chaque personne est différente et réagis de façon différente en fonction de sa personnalité et de son vécus. Ce qui fera rire quelqu'un pourra déclencher la colère ou le mépris d'un autre. L'humour est donc un outil délicat à manier et ce d'autant plus que je n'ai pas les mêmes tabous que les autres. J'affectionne énormément l'humour noir et peu de chose me choquent réellement. Si je ne fais pas attention, je peux facilement plaisanter sur la mort, la maladie, et autres joyeusetés sans me rendre compte que j'horrifie mon auditoire dont n'outrepasse les limites culturelles et émotionnelles. 
Je n'utilise que certaines formes d'humours. Mes préférées sont l’auto-dérision, l'absurde, l'humour noir, et l'ironie. L’auto-dérision a pour moi été très tôt une arme. Un peu comme pour la tirade du nez de Cyrano de Bergerac j'ai appris à couper l'herbe sous les pieds de mes détracteurs qui se sentant dépassés passent leur chemin. Je n'aime pas faire souffrir les autres mais je sais que je pourrais sans problèmes démolir quelqu'un avec un humour cruel mais en en ayant été victime à une époque je m'y refuse. Par contre je suis totalement étanche à certaines formes d'humours que je ne vais pas comprendre ou qui vont me déranger. Parmi cela se trouve les blagues raciales et:ou racistes, à caractère sexuel, cruelles ou potache. Je n'aime pas l'humour franchouillard façon TF1. 
Je peux me montrer très moqueur et joueur vis a vis de certaines personnes, mais il faut savoir que je le fais sans aucune méchanceté. Paradoxalement c'est quasiment la seule façon pour moi d'extérioriser l'affection que je porte à une personne de façon peut être maladroite. Généralement plus je charrie quelqu'un plus je l'apprécie. Inversement je n'utilise pas l'humour sur les personnes qui m'indiffère ou que je ne connais pas. De fait seul les personnes que je connais bien savent que je peux avoir de l'humour. 
Pour moi l'humour est donc un plaisir intellectuel à défaut d'être émotionnel. J'aime bien le manier même si pour moi c'est un défi. C'est un peu comme si un aveugle se lançait dans la peinture ou un sourd dans la musique.

lundi 11 février 2013

La carte de Ankh-Morpork sur Ipad

Avis aux amateurs de la délirante série des "Annales du Disque Monde" de Terry Pratchett. A l'occasion des trente ans de la série (et oui trente ans...), il vient de sortir une application sur Ipad présentant une carte interactive de Ankh-Morpork, la capitale de cet univers.
Au programme : visite guidée ou libre et encyclopédie des lieux de la saga.
L'application n'est pas donné à 12,99 € et tient un peu du gadget mais pour un amateur c'est un petit moment de bonheur.
Le site Ipad.fr a réalisé la petite vidéo de présentation ci-dessous pour ce faire une idée.
J'oubliais l'Apps est un anglais ce qui peut en rebuter certains... 

dimanche 10 février 2013

Noon

Encore un court métrage. Cette fois ci il s'agit de NOON une histoire SF scénarisée et réalisée par Kasra Farashani.
L'histoire se passe dans un futur plus ou moins proche (2275) où suite à une catastrophe écologique la Terre ne tourne plus sur son axe exposant ainsi toujours la même face au soleil. On y suit un Coyote conduisant un groupe de rebelle cherchant à prendre le contrôle de ressource et d'énergie.
Il s'agit plus d'un extrait que d'une histoire à part entière mais l'univers et l'ambiance générale y est bien présenté.
A noter que ce court métrage ayant attiré l'attention de Hollywood pourrait être adapté en film prochainement. C'est tout le mal que l'on lui souhaite.


"NOON" Short Film from Kasra Farahani on Vimeo.

La geeklist de février du capitaine


Livres :
Le livre de la mort chez Le livre de poche 01/02/13)
Les traces de l'araignée de Katie Reichs chez Pocket (14/02/13)
Timbré de Terry Pratchett chez Pocket (14/02/13)
Mort sans retour de Charlaine Harris  chez J'ai Lu (27/02/13)
Buffy contre les vampires #3 chez Milady (22/02/13)
L'honneur des voleurs de David Chandler chez Milady (22/02/13)

Comics :
Scalped #7 - Rez blues chez Urban Comics (01/02/13)
Tony Chu détective cannibale #5 : première ligue - chez Delcourt (06/02/13)
Hellboy #13 - L'ultime tempête chez Delcourt (06/02/13)
The Boys #17 - le fils du boulanger - chez Panini Comics (13/02/13)

Jeux de société :
Rune âge - Le serment et l'enclume chez Edge
Ascension des héros immortels chez Marabunta
Perplexus twist chez Iello
Zombicide - Walk of the dead chez Edge