Ceux qui me connaissent dans la «vraie» vie savent que depuis bientôt 2 ans j’ai cédé au chant des sirènes du financement participatif où, pour un montant déraisonnable de 70 à plusieurs centaines d’euros, vous pouvez vous acheter un jeu que vous n’avez pas pu essayer (voir même jamais lu les règles), bourré de figurines plus ou moins réussies (un kickstarter sans 2 kilos de plastique n’en ai pas vraiment un…), avec déjà une ou deux extensions (destinées à améliorer/corriger sans aucun recul un jeu qui n’a pas vraiment vécus…) et généralement avec 6 mois à un an d’attente après la campagne (plus un retard obligatoire égal au résultat d’un jet de dé à 20 faces en mois). Ouaih je sais j’aime souffrir…
Ces objets sont beaux et claquent dans votre collection mais, certaines fois, peuvent être très très décevant…
A côté de cette démesure, et en parallèle de mes achats classiques en boutique, je profite depuis quelques temps de la bouffée de fraîcheur et d’originalité à bas prix que sont les jeux en Print and Play (on PnP pour les intimes).
Elevenses for one |
Comme je le disais dans un précédent article, il s’agit là de petits jeux (quoi qu’il en existe d’assez volumineux en matériel) trouvable sur le net gratuitement (free print and play) ou contre un prix très raisonnable (moins de 5/10 € sur certains sites spécialisés voir même sur kickstarter).
Leurs auteurs les mettent en ligne soi pour faire connaître leur travail et profiter d’une vaste communauté de béta-testeurs (en vue d’une éventuelle publication commerciale en boutique), soi pour le plaisir et la « gloire » d’échanger leurs créations.
Certains sites regroupent de tels jeux en PnP mais c’est surtout Board Game Geek qui est la référence absolue en la matière (bien que très très bordélique). Il est important de noter que la communauté des créateurs de jeux en PnP est essentiellement anglophile et que très peu de jeux sont en VF ce qui peut être un frein pour certains.
Lord of the rings - the adventure cards game |
Il faut également bien prendre en compte qu’il ne s’agit pas ici de jeux commerciaux, donc la qualité globale aussi bien pour la partie mécanique qu’esthétique peut laisser à désirer.
Certains jeux peuvent être une simple resucée vaguement retravaillée d’un autre, avoir été testé au maximum 3 ou 4 fois par leur créateur avant d’être balancé en ligne et illustrés par la petite sœur avec ses crayons de couleur…
D’autres au contraire peuvent être redoutablement originaux, avoir été testé et amélioré par la communauté et bénéficier de maquettes et d’illustrations professionnelles.
En gros on peut aller du prototype grossier et moche à un jeu abouti prêt à partir en usine pour fabrication.
La particularité de ce type de jeux est qu’il faut se les fabriquer pour pouvoir y jouer.
En général, on les trouve sous forme de fichiers PDF de plusieurs pages contenant toute une gamme de composant (plateau de jeu, cartes, pions, etc…) à imprimer, découper et assembler.
Bien souvent, il va falloir également piocher dans ses réserves de jeux pour récupérer quelques dés, cubes en bois et autres accessoires afin de compléter le matériel nécessaire à ces jeux.
Le montage est rarement bien compliqué et nécessite peu de matériel que l’on n’ait pas chez soi (cutter, ciseaux, colle, etc…). Je détaillerais dans un prochain article le matériel que j’utilise à titre personnel pour mes fabrications en indiquant ce qui est à mon avis indispensable, utile ou dispensable.
Personnellement, je tends à ne me consacrer qu’à la fabrication de jeux PnP gratuits pour jouer en solitaire ou en coopératif (étant donné que ce sont les configurations de jeu que j’affectionne) et si possible ne nécessitant pas trop de matériel à imprimer.
En effet, c’est surtout ce dernier critère qui va être déterminant dans mes choix de jeux à fabriquer.
Globalement, une fois que l’on a le matériel de base, c’est essentiellement l’impression et donc l’encre qui coûte cher dans le PnP (à 2 300 € le litre elle coûte bien plus cher que le caviar…).
Donc si le jeu propose plus de 54 cartes à imprimer recto/verso, plus de 4 pages de tokens ou un plateau de jeu géant en 4/6 volets le tout en pleine couleur je commence à sérieusement réfléchir sur l’intérêt de la chose.
On peut très rapidement se retrouver avec un coût d’encre dépassant les plus de 10 € si l’on se lâche un peu trop…
Après en cherchant un peu on peut trouver certains en jeu avec des versions dites "Low ink" (ou basse consommation) destinées à être imprimées en noir et blanc et/ou dépourvues d’illustrations.
Mis à part pour les jeux très bien notés ou ayant remportés des concours, j’essaie donc de me cantonner à des jeux qui au final (encre, sleeves, papiers, etc…) ne me coûtent pas plus de 5 à 10 € à construire.
Maquis |
De prime abord cela peut sembler beaucoup pour un jeu pas aussi bien testé et élaboré qu’un jeu du commerce.
Certains peuvent s’avérer au final très décevant voir injouable et ne ressortiront pas après une ou deux parties mais c’est là aussi le sort de certains « vrais » jeux payés plein pot.
D’autres, au contraire, sont de véritables petites perles qui mériteraient une sortie en boutique et pour lesquels après 50 parties au compteur je serais sans problème prêt à payer 30 à 40 € pour les avoir dans une édition digne de ce nom.
Au final comme vous pouvez le comprendre à la lecture de ces quelques lignes, les jeux en PnP sont mon coup de cœur du moment. Je vais prochainement sortir une série d’articles sur le matériel nécessaire pour fabriquer et jouer à ces jeux, les sites où trouver les jeux en question et présenter certains des jeux que j’aime bien.
Supermarché |
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